Après une dernière année sans titres (les mauvaises langues diront qu'elle a été négociée comme son président négocie les virages dans la capitale galloise…), les teutoux se devaient de réagir et de retrouver des valeurs présentes lors des dernières sorties victorieuses. C'était également le match qui permettrait de signer la première victoire du MRD sous ses nouvelles couleurs. Pour toutes ces raisons les joueurs se décidèrent d'aborder le match sérieusement et avec toute l'humilité que les adversaires du jour méritaient. Premier signe encourageant, l'échauffement se déroulait dans le silence et la rigueur, aucun teutoux n'étant surpris à refaire ses lacets ou à pisser contre les poteaux afin de se défiler au physique échauffement du Den's comme à l'accoutumée… L'échauffement touchant a sa fin, les derniers réglages effectués, l'équipe type annoncée, nos vaillants teutoux rentrèrent sur le terrain prêts à en découdre face à une équipe de vieux briscards bien décidés à rester maîtres sur leurs terres.
Coup d'envoi RCD, bien réceptionné par Pépé qui passa à Den's pour une charge toute en puissance, le soutien présent permit à Wawar de mettre en orbite par sa passe rapide toute la ligne arrière, bien manœuvrée par Ludo ; en effet trois passes, deux crochets et soixante-dix mètres plus loin, l'ailier Perrin aplati dans l'en-but suite au bon travail des centres. RCD 0 - MRD 1
Au deuxième coup d'envoi, phase de jeu identique sauf que notre Perrin en manque de cannes suite à sa dernière action, fut rattrapé et stoppé sur la ligne des 40 adverse (ce qui est selon l'avis de tous, un peu moche pour un prétendant talent d'or…). Le soutien déblaya la parcelle et le jeu repartit de plus belle, Alex aplatissant entre les perches après un joli raffut sur le centre opposé. RCD 0 - MRD 2
Bien que surpris par leur rapide ouverture du score, et de leur récidive les teutoux ne relâchèrent pas l'étau et retrouvèrent à trois reprises l'en-but adverse. Cette avance permit de faire tourner la ligne arrière et de lancer au combat les nouvelles recrues toute fraîches du cru 2006-2007. Ceci ne se traduit pas par une baisse du rythme de jeu, mais les adversaires haussèrent le leur afin d'égaliser le combat. La touche, secteur habituellement conquérant du MRD connaissait ce jour d'importantes défaillances, ne permettant pas de lancer le jeu, mais pire désorganisant le sien. S'ensuivit alors une phase de défense dans les 22 avec une série de pilonnage des premières lignes du RCD et un soutien bien présent. Les teutoux ne cédèrent aucun mètre, preuve de leur bel état d'esprit solidaire, et récupérèrent la balle suite a un en-avant adverse. Sur la mêlée suivante une Blanco bien exécutée permit à Wawar de transmettre rapidement à Carlito (tout fraîchement revenu des îles) qui fit la différence avec son crochet dont il a le secret, avant de transmettre à Bertrand (tout nouvel ailier prometteur) qui déposa son vis-à-vis avant d'aplatir de nouveau. RCD 0 - MRD 6
Sur l'engagement, le RCD changea de tactique et botta sur l'ailier. Bien leur en pris puisque sur une passe intérieure Jackykette déborda le centre venu défendre sur lui et sur un " deux contre un " d'école face à l'arrière, il passa le cuir à Cris qui alla déposer le ballon vous savez ou. (Non Pépé, pas le C..). Mi-temps.
RCD 0 - MRD 7
Les mots furent simples à la mi-temps : garder la même intensité, redevenir conquérant en touche, et imposer le jeu a l'avant. Pour cela Ludo passa talonneur, ce qui est en quelque sorte une spécialité du MRD, a savoir une possibilité sans pareil en France au roulement des postes (gueux possible ailier, pépé ailier-talonneur, Den's 3ème barre-9, …).
La deuxième mi-temps fut en tout point identique à la première, les vilains teutoux rajoutant rapidement trois unités à leur compteur. La touche s'améliora quelque peu, mais le temps humide et le ballon devenu alors très glissant gêna considérablement les lignes arrières, comme sur l'action ou Den's et Cyril jonglèrent chacun leur tour avec la balle sur tout le travers du terrain. Bref le jeu s'appauvrit, les clochettes tellement nombreuses ne furent plus comptabilisées. Un éclair apparu quand même de cette deuxième mi-temps à mettre a l'actif de Pépé : touche adverse dans les 22 teutoux, le RCD chercha le combat mais n'arriva pas à progresser. Sur une passe mal contrôlée, le 10 commit un en-avant que récupéra un Pépé tout en vélocité. Il se remémora alors ses brillantes années présidentielles ou il servit le MRD à l'aile et partit dans une course folle désormais légendaire. Il se permit tout d'abord d'effacer le premier centre d'un raffut audacieux avant de crocheter le deuxième, un boulevard s'ouvrait et notre Pépé se rappelait déjà ses trente glorieuses, il décida d'enclencher la vitesse supérieure et se présenta sur la ligne des 40 adverses ou l'ailier n'eut pas le temps de comprendre qu'il venait de se faire enrhumé… Mais l'arrière avait bien suivit et s'apprêtait à plaquer notre talonneur alors en bout de feinte. C'est alors que se produisit la lumière : en très peu de temps Pépé compris qu'il n'y avait plus d'issues a droite, ni a gauche et qu'il allait se prendre un tampon monstrueux s'il n'agissait pas vite, il vit le trou que personne n'avait encore jamais vu : il mit sa main en opposition sur le haut du crâne de son adversaire prêt à se baisser et avec toute sa vitesse, il s'élança au-dessus de lui… Un mouvement digne des meilleurs joueurs de saute-mouton. Cette action fut brevetée par le MRD sous le nom de " cadrage envolement ".
A la suite de ce mouvement mythique, une libération rapide permit au MRD de marquer son onzième essai RCD 0 - MRD 11
Un douzième allait suivre et les esprits commencèrent à s'échauffer, le RCD commençant à être frustré de ne pouvoir marquer. Il crurent ouvrir le score mais n'aplatirent finalement que derrière la ligne des 5 mètres. Une mêlée introduction RCD fut jouée dans les 22 rouges. Il ne restait que dix minutes, et les avants teutoux, à défaut d'avoir été conquérants dans le match montrèrent toute leur bravoure dans ces derniers instants tant ils résistèrent aux charges au ras répétées du RCD qui voulait sauver l'honneur. Benoît XVI, Nono, Aloïs, Gueux, GP et tous les autres ne faiblirent pas et repoussèrent chaque charge, chaque départ bien aidés par les arrières. Une dernière action fut néanmoins plus ambiguë et est toujours discutée par l'un des protagonistes… : sur une énième charge encore maîtrisée, le 9 RCD vit un deux contre un petit coté et renverse le jeu. Ils ne sont plus qu'à 5 mètres de la ligne et l'essai est proche, GP se précipite alors à l'aide de l'ailier et réussi à repousser en touche le centre. En essayant de se relever un frisson lui parcourt l'échine : son genou est bloqué en flexion, il ne peut le bouger. Il le bouge plus doucement et la jambe se déplie non sans un ressaut. GP reprend alors courageusement sa place sur le terrain. Gualinette diront certains, anse de seau dira le docteur Charles Catier… les débats restent ouverts…. Fin du match RCD 0 - MRD 12
On retiendra de ce match une victoire méritée face à des adversaires combatifs jusqu'à la dernière seconde malgré le score. Un état d'esprit solidaire, volontaire que l'on avait plus vu depuis longtemps. Et bien sur de nombreux chants dans les vestiaires, des claquasses sur les fessiers des nouvelles recrues, et une 3ème mi- temps très bien organisée par nos amis du RCD.